top of page
Writer's picturecollectifplurielles

Entrevue avec le collectif de Collages Féministes de la ville de Québec

Updated: Feb 28, 2021

Coller pour dénoncer


Caroline s'est entretenue avec une membre du Collectif Collages féministes Québec. D'abord né en France, le mouvement prend maintenant vit dans la Capitale-Nationale. Des collages féministes placardent les murs des différents villes du monde. Ruby, Patate, Toupet, Aneth, Andromaque, Dramaqueer... ce sont une partie des noms des membres qui composent le collectif de Québec. Iels utilisent des noms fictifs et iels collent le soir afin de ne pas se faire remarquer.


Voici le résultat d'une courte entrevue réalisée avec Ruby. L'entrevue sera également publiée dans la prochaine édition du journal Le Carillon.

Caroline : Quand et comment est né le collectif Collages féministes Québec?

Ruby : Le collectif a pris forme en automne dernier. Il faut savoir que le mouvement des collages féministes est un mouvement qui s’est répandu à travers le monde. Dans différentes villes, des fxmmes* s’unissent et s’organisent pour revendiquer leurs droits. Plusieurs militant.es d’ici ont donc vu des collages apparaître sur les réseaux sociaux, particulièrement sur Instagram, et elles ont eu envie de faire ça ici, à Québec, dans notre ville.

Caroline : Quels genres de messages vous souhaitez faire passer ?

Ruby : Le collectif s’inscrit dans une vision intersectionnelle, non oppressive et inclusive. En effet, les inégalités et les violences qui touchent les fxmmes* sont nombreuses et s’entrecroisent : le sexisme, le racisme, la transphobie, la grossophobie, la pauvreté, les violences sexuelles, la violence conjugale, etc. On souhaite aussi mettre de l’avant d’autres problématiques sociales comme la stigmatisation des troubles de santé mentale ou encore l’accessibilité aux services en santé par exemple. On colle pour dénoncer. On dénonce le système capitaliste et patriarcal dans lequel on vit… C’est ce système-là qui créé les inégalités sociales et économiques.

Caroline : Comment choisissez-vous les endroits où vous allez coller?

Ruby : En fait, quand on choisit un endroit, c’est important que toutes les personnes qui vont coller se sentent à l’aise. Ça reste que c’est vu comme un acte illégal, selon la loi. C’est quand même absurde quand on y pense parce qu’on dénonce des violences, des injustices, et c’est nous qui se retrouve dans l’illégalité, et ça, même si nos collages sont éphémères. Pour revenir à la question, on choisit surtout des endroits qui sont visibles par les piétons et les automobilistes. S’approprier l’espace public, ça nous permet de rejoindre différentes personnes, sensibilisées ou non, et d’éveiller les consciences, de susciter des discussions. Ça arrive que nos collages soient presqu’immédiatement arrachés. Nos mots choquent. Nos mots sont politiques.

Caroline : Malgré la pandémie, le confinement et le couvre-feu, sortez-vous coller quand même?

Ruby : C’est sûr que tout ça, ça complique un peu les choses. Avant, on pouvait se rassembler en petit groupe pour discuter et peindre des lettres. Maintenant, chaque personne fait des messages de son bord, mais on veut garder un processus de consultation. On sort un peu moins, mais on trouve important de continuer nos actions quand même… d’autant plus que les violences sont encore plus présentes dans ce contexte-là. Pensons à la violence conjugale, par exemple, qui est en augmentation… La vie semble avoir pris une pause pour certaine personne, mais la violence, elle, ne prend pas de pause. C’est pour ça qu’on continue d’être active. C’est pour ça qu’on continue à lutter.

Caroline : Comment peut-on soutenir le collectif?

Ruby : Pour l’instant, on ne s’est pas encore penchés sur une façon de récolter les dons. On invite les gens à no us suivre sur Instagram @Collages_féministes_Québec et partagez ce qu’on fait. Une autre façon d’aider, c’est aussi de soutenir les organismes communautaires qui sont des piliers importants pour le filet social. Une autre chose qu’on peut faire, c’est de parler des inégalités sociales, des violences faites aux fxmmes* et de les dénoncer fièrement, haut et fort.

Voici quelques slogans collés par le collectif :

- Mon corps, mes choix

- Pas une de plus

- Justice pour les survivant.es

- Insister c’est violer

- Tous les corps sont beaux

- L’amour ne fait pas de bleus

- Le racisme systémique existe

- Pour une culture du consentement

- La santé mentale ne devrait pas être un luxe

- Violeurs partout, justice nulle part

- Soutien aux professionnel.les de la santé

- SOS Violence conjugale : 1-800-363-9010 *Le terme fxmme* est utilisé dans la présente lettre afin de désigner toutes les personnes, cis ou trans, qui s'identifie partiellement ou complétement comme femme, ainsi que les personnes trans, non-binaires et/ou queer.

49 views0 comments

Comments


bottom of page